samedi 18 avril 2009

Ishtar, la Gorgone


Le son du téléphone le réveille. Il sursaute hors de son lit, la lumière du soleil illumine sa chambre… Elle est beaucoup plus intense que d’habitude. Il réalise qu’il est passé tout droit, il doit probablement être 11 heures! Le son du téléphone devient de plus en plus strident.

Lui qui d’habitude se réveille entre 7:00 et 7:30, se rase, prend sa douche, s’asperge de parfum, repasse sa chemise, fait son nœud de cravate, enfile son veston et prépare dans sa tête la nouvelle journée de travail qui s’annonce…

Aujourd’hui, le cri de l’alarme ne l’a pas réveillé, sa montre indique 11:23!

Il prend le combiné et veux répondre « allô » mais pas un son ne sort, incapacité totale à émettre un son. De l’autre côté, la voix inquiète de sa patronne résonne « Oui allô, Christian, est-ce que tout va bien? Es-tu malade? Tu n’es pas rentré et nous n’avons pas eu de nouvelles, nous sommes inquiets… »

« Non, non, tout va bien mais mon réveil n’a pas sonné » veut-il dire mais encore une fois, aucun son! Il parvient à chuchoter quelque chose d’inaudible.

« Allô, Christian, c’est Rachel, est-ce toi? Que viens-tu de dire je ne comprend pas »

… sueurs froides, panique totale, allez, un troisième essai « Oui c’est moi, je vais bien » essaie-t-il de prononcer mais aucun son. Rien! Il raccroche le combiné pendant que Rachel criait quelque chose.

Il court dans la salle de bain et se regarde. Il n’a pas changé, toujours ce même visage, ces mêmes yeux, ces cheveux ébouriffés du matin mais il n’a plus de voix. Il veux crier, il veut chanter il veut parler mais rien ne sort. Il est dépossédé de sa voix. Il lave son visage et court vers son ordinateur envoyer hâtivement un courriel à Rachel lui faisant part de la situation; son cœur battant si fort quil défonce sa cage thoracique…

Ce qui lui arrive est directement relié à sa rencontre de la veille. Il se promenait, comme tous les soirs, sur la corniche au bord de la mer. Mais ce soir là, l’odeur de la mer était plus âcre, l’air était plus lourd, il observait deux individus s’insulter. Il se retournait pour continuer sa marche et devant lui apparu la redoutable Ishtar, la gitane qui erre sur la corniche. Celle que tout le monde craint et que tout le monde évite.

Nico, son meilleur ami, l’avait prévenu, si tu rencontres cette gitane, éloigne toi au plus vite, court loin, ne lui parle pas et surtout ne la regarde pas. C’est une Gorgone!

Mais elle était là, devant lui, grande, mince, cheveux longs frisés noirs, teint basané, peau lisse et douce, un foulard noir garni d’or couvrait une partie de ses cheveux et s’entremêlait entre ceux-ci et ses yeux jaunes foudroyants le perçaient; ils étaient entourés de kohol, cette ligne noire que les femmes d'Orient tracent tout autour de leurs yeux en guise de maquillage.

Ishtar serait la descendante de la fameuse Gorgone « Méduse » qui, quelques milliers d’années auparavant, était une femme d’une beauté inouïe que nul ne pouvait résister. Poséidon, Dieu des mers et des océans et ennemi juré d’Athéna, Déesse de la guerre, eut une liaison nocturne avec Méduse dans le plus grand temple d’Athéna. La furie d’Athéna était hors de tout contrôle, cette Déesse reconnue pour sa sagesse n’en avait plus une goutte. Par acte de vengeance et de haine, elle transforma Méduse en monstre ayant une chevelure et une ceinture formées de serpents. La malédiction était tombée plus personne ne pouvait s’approcher de Méduse. À sa vision, son regard mortel hypnotisait la personne et la transformait en statue immobile et muette jusqu’à la fin des temps. Méduse eut deux enfants jumeaux de cette maudite union…

Les bruits couraient dans les souks que Ishtar était la descendante de Poséidon et de Méduse et que bien des malédictions étaient tombées sur les citadins depuis son arrivée.

Au cours de cette bien étrange soirée, Ishtar avait choisi Christian. À sa vue, son sang s’était glacé dans ses veines, son regard ne pouvait plus quitter les yeux diaboliquement beaux d’Ishtar et sous son hypnose elle gémit d'un cri haut et fort « Yéshlikh, Yéshlikh, Yéshlikh » et continua sa route, grande et fière laissant derrière elle une odeur de jasmin et de sulfure ainsi que Christian debout, inerte, sur la corniche.

Quelques longues minutes passèrent, il reprit ses sens, tremblotait encore et continua sa marche inquiet mais heureux; heureux que cet événement n’ait duré que quelques secondes… Quelques secondes de trop!

Pourquoi moi? Que me veut-elle? Qu’est ce que j’ai bien pu faire pour mériter ça? Suis-je muet à vie? Que puis-je faire?

Il enfile son manteau et court vers la corniche… Il revoit les scènes de la veille, entend l’incompréhensible Yéshlikh prononcé à son égard. Partant à la course, le ciel devient gris, le vent souffle derrière lui de plus en plus fort le poussant vers la corniche et les gouttes d'eau commencent à tomber. Il essaie de crier mais toujours rien.

Une fois arrivé sur la corniche, c'est le déluge! Il pleut à torrent et des rafales de vent soufflent dans son dos. Seuls les bruits de la mer agitée, du vent et de l’eau qui coule se font entendre. À l’autre bout de la corniche se dresse la silhouette d’une femme. C’est Ishtar qui l’attend, il le sait…
À suivre

mercredi 8 avril 2009

Y-as-tu pensé?

Au souvenir de la mer calme qui s’agite sous tes yeux, sous une brise d’été
Au soleil qui se couche et à l'odeur de la mer qui enivrent tous tes sens

Au rouge qui prend le dessus au fur et à mesure que le soleil disparaît
Au profil d’une belle silhouette qui marche sur le sable blanc
Au sang qui coule d’une rivière avant de se jeter dans la mer
Aux cris déchainés qui se font entendre tout autour de toi
Au bruit des bombes qui s’annoncent et qui explosent
Aux amputés qui n’ont plus d’ego ou de dignité
A la haine qui augmente jour après jour
A la vengeance qui se prépare
Au cycle de violence continu
A la mort qui s’annonce
À la fin

Au soleil qui fini toujours par se coucher, enivrant tous nos sens avant la noirceur attendue.

vendredi 3 avril 2009

Le fantôme de l'opéra et Christine Daaé


Texte écrit et basé sur un amalgame de sources fiables et complémenté de mon opinion personnelle.

À Ariella


Une relation Fantôme de l’opéra/Christine Daaé se crée, une relation que tout le monde comprend mais que tout le monde condamne. Tout le monde comprend car tout le monde l’a vécue… Sans exceptions!

J’apprends qu’une petite fille de cinq ans se fait attaquer régulièrement par un camarade de classe, en anglais, le terme « bullied » est souvent utilisé pour qualifier ces formes d’attaques.

To get bullied

Le comportement humain est très complexe et la relation vainqueur/vaincu, dominant/dominé est omniprésente, partout! Nous avons été éduqués et inculqués de valeurs nobles telles que la liberté, l’égalité et la fraternité mais nous savons tous que la notion d’égalité n’est vraie et applicable que dans les palais de justice et sur papier mais dans la vraie vie, personne n’est égal. L’être humain est à la constante recherche de sa place dans la jungle que représente la société. Rôle que l’homme se fait attribuer selon ses origines, selon sa force physique, son degré d’éducation, son emploi, sa beauté, son entourage, etc. forçant la société à être fondée sur l’inégalité.

Le comportement du « bullieur » vient surement de là, si son attitude ne change pas, le seul moyen qu’il trouvera pour s’exprimer plus tard sera la violence verbale et/ou physique. Une théorie suggère que le comportement du bullieur découle de sa première relation affectueuse (garçon/mère, fille/père). Son potentiel de développement sera limité car c’est le moyen qu’il utilisera pour obtenir ce qu’il veut, souvent du pouvoir, et l’obtiendra à un jeune âge. Toutefois, l’âge adulte est extrêmement problématique car les lois entrent en jeu et il devient très difficile au bullieur de continuer sur ce chemin et il est typique qu’un tel comportement non corrigé résulte en des problèmes de dépression et d’anxiété chez l’adolescent et surtout le jeune adulte.

Le comportement du « bullied » découle également d’un certain mal et plaisir que ressent ce dernier par l’attention privilégiée qui lui est accordée par le « bullieur ». Une théorie suggère que le comportement du bullied découle également de la première relation affectueuse (garçon/mère, fille/père).

Une mince ligne sépare l’amour de la haine, et bien qu’ils soient aux antipodes, les deux sentiments sont initialement très entremêlés et grandira celui qui réussira à les séparer.

Ainsi une relation Fantôme de l’opéra/Christine Daaé se crée, une relation que tout le monde comprend mais que tout le monde condamne. Tout le monde comprend car tout le monde l’a vécue… Sans exceptions! Ceux qui réussissent à comprendre ce cercle, à l’accepter et à s’en sortir tant au niveau amical, relationnel, professionnel et familial, atteindrons un pas de plus vers la sagesse! Malheureusement bien rare sont ceux qui comprennent et acceptent cette problématique et refusent d’y voir clair.