samedi 30 janvier 2010

Madame Butterfly

Madame Butterfly a longtemps attendu l’américain. Elle l’a attendu pour le retrouver épris d’une autre.

Elle l’attendait languissant dans ce joli port japonais. Dans une maison en bois. Lui qui promettait de ne jamais l’épingler comme les autres papillons et pourtant… L’inévitable survint et au Hara Kiri elle dû se tourner. Le plus beau des papillons devait finir ainsi, épinglé, mort. Épinglé en son centre, en son nombril. Un véritable Hara Kiri.

Un Hara Kiri, entends-tu? Entrailles ouvertes et d’une mort humble elle recourra. De son sang elle se vida et s’épingla de la sorte.

Une mort des plus sublimes Madame Butterfly se donna. Une mort pas comme les autres. Chronique d’une mort annoncée et pourtant.

Et pourtant…

J’aimerai que la mort ne soit pas annoncée.
J’aimerai que la mort ne soit pas vouée.
J’aimerai que la mort ne soit pas attendue et qu’une surprise vienne.
Une surprise pas comme les autres.
Une surprise des plus belles.
Une surprise qui ressemble à un rêve.
Une surprise qui ne viendra pas.
Une surprise inexistante.

Et pourtant…

La tourmente de Madame Butterfly s’infiltrait dans tout son être. Sa tourmente pénétrait les entrailles de cette geisha japonaise. Une geisha qui fut et qui n’est plus de sa faute. L’américain. L’américain, l’impérialiste. L’américain, l’impérialiste, l’individualiste qui ne reconnaissait pas sa valeur. Son cœur fut donné à l’homme qui ne le méritait pas, l’homme qui le pris, l’écrasa et le vida de son sang.

Sans ce cœur, elle n’avait plus de raison d’être. Sans ce cœur, le Hara Kiri survint et la tourmente sortait, mélangée à ce sang. Elle sortait de ses entrailles, elle sortait et se vidait, elle était libre. Libre de la tourmente et de sa vie, libre comme son cœur vidé et écrasé.

Cio-Cio San cria adieu et tombait, gisant dans une mare de sang.

Ciao lui chuchotais-je, une larme coulant sur ma joue.

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